Peuple de Burkina Faso, camarades combattants pour la liberté, pour la paix et l’indépendance réelle.
C’est un plaisir pour moi et un honneur de m’adresser à vous, en ce jour mémorable, marquant le 63e anniversaire de la proclamation de l’Indépendance de notre chère patrie, le Burkina Faso.
Mais avant tout propos, permettez-moi de rendre grâce à Dieu, tout-Puissant qui nous a permis aujourd’hui de pouvoir nous tenir ici et nous adresser à la Nation entière.
Permettez-moi également de rendre un hommage à tous ces combattants qui bravent vents et marées et qui nous permettent de survivre.
Permettez-moi de rendre un hommage à tous ceux qui ont perdu la vie dans ce combat.
Tous ceux qui sont aujourd’hui sur les lits d’hôpitaux et qui cherchent à recouvrer la santé, nous prions Dieu qu’il leur accorde meilleure santé. Pour les êtres chers que nous avons perdus, nous prions Dieu également que la terre libre du Burkina Faso leur soit légère.
Camarades, permettez-moi, une fois de plus de rendre hommage à tous ces fils et filles du Burkina Faso restés à l’arrière qui ne ménagent aucun effort pour permettre à ceux qui sont au front de pouvoir se battre.
Tous ceux qui contribuent à l’effort de guerre, tous ceux qui sont engagés, qui prient jour et nuit pour que la paix puisse revenir au Burkina Faso.
J’irai aussi mettre en garde les valets locaux de l’impérialisme qui sont à l’arrière ici avec nous à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, de changer de fusil d’épaule parce qu’il est temps, il est temps qu’on arrête et qu’on puisse regarder dans la même direction et agir pour que le Burkina puisse recouvrer la paix.
Nous n’allons plus dérouler le tapis rouge à ces valets locaux parce qu’il y a un temps à toute chose.
Il y a de cela plusieurs années, le Burkina Faso connaît sa page la plus sombre de l’histoire. De quoi s’agit-il ?
Ce terrorisme qui nous est imposé, qui nous endeuille et qui nous empêche de vivre n’est qu’une manifestation violente de l’impérialisme.
Ces impérialistes, en plus de piller nos États, en plus de nous spolier à travers les valets locaux qu’ils ont mis à la tête de nos États, Etats d’ailleurs qu’ils considèrent comme étant leurs sous-préfectures, aujourd’hui a atteint son paroxysme en nous envoyant une horde de criminels qui tuent hommes, femmes et enfants.
Nous supposons que c’est l’apogée de l’impérialisme et du néocolonialisme.
Le vaillant peuple du Burkina Faso va les accompagner dans le déclin.
Il y a un an de cela, nous nous sommes offusqués et nous nous sommes révoltés contre la manière de mener cette guerre.
Le peuple nous a confié une mission.
Nous ne doutons aucunement de notre peuple, de sa vaillance, de sa résilience.
Ce peuple qui n’abdique jamais, qui n’abandonne pas, qui fait face à l’adversité.
Nous avons décidé, en toute âme et conscience, de prendre la destinée de cette patrie et de mener la guerre.
Parce que la guerre pourrait durer, si jamais on ne la menait pas.
En témoigne ces cellules dormantes qui se sont subitement réveillées lorsque nous avons décidé d’enclencher le combat.
Ces derniers jours, vous avez pu remarquer l’intensité de la bataille qui nous réconforte dans notre thèse qu’il y avait plusieurs cellules dormantes qui devraient entretenir cette guerre pendant des décennies et des décennies.
En engageant cette bataille, nous avons fait appel aux fils et aux filles de la nation.
Nous ne doutions point. Les gens ont répondu présent.
Plus que ce que nous estimons et aujourd’hui encore plus, les gens sont déterminés à s’engager pour la bataille.
Nous remercions notre vaillant peuple d’avoir compris ce message.
En plus de cela, nous avons souhaité que le peuple finance sa propre guerre. Ce qui a été compris.
Aujourd’hui, les gens soutiennent, appuient les forces combattantes comme ils peuvent.
Beaucoup de choses sont faites, mais nous allons encore demander plus de sacrifices.
Merci au peuple qui a compris que la seule manière d’y arriver, c’est de faire sa propre guerre une bonne fois pour toute.
En venant à la tête de l’État, nous avons trouvé une armée en sous-effectif, mal équipée, mal organisée, peut-être mal entraînée.
Il s’agit pour nous, dans un premier temps, de faire appel rapidement aux VDP qui ont répondu et aussi de les équiper. Ce qui ne fut pas une tâche facile.
Dieu merci, nous sommes arrivés à équiper tous ceux que nous avons pu recruter.
Au sein de l’Armée, déjà pour l’année 2023, l’Armée de terre a recruté plus de 11 000 hommes. 5 000 autres sont en phase d’être recrutés dans les jours à venir.
S’agissant de la réorganisation, très vite, nous avons compris qu’il nous fallait des unités organiques. Ce qui a conduit à créer, dans un premier temps, six Bataillons d’intervention rapide. Et ensuite, six autres ont rejoint les différents groupements de force.
Aujourd’hui, sept Bataillons d’intervention rapide sont prêts.
Certains ont commencé leur déploiement et d’autres vont se poursuivre dans les deux ou trois semaines à venir. Cinq autres bataillons sont en constitution et en formation pour renforcer les rangs de ces bataillons d’intervention rapide. Deux bataillons d’intervention aéroportée ont été créés. Un est déployé dans la zone de Boromo, l’autre sera déployé dans les jours à venir dans la zone de Koudougou.
Du côté des forces de sécurité intérieure aussi, beaucoup d’efforts ont été faits, en ce sens que, pour le cas de la Police par exemple, nous avons réorganisé les forces pour les constituer en groupement d’unités d’intervention qui sont aux côtés des Forces armées pour mener le combat. Douze GUMI ont été créés dans ce sens et d’autres sont en phase d’être créés.
Au sein de la gendarmerie, nous avons renforcé les effectifs par le recrutement d’environ 3 000 auxiliaires de gendarmerie. Une première phase est terminée, l’autre est en formation.
De même, dans les rangs des Eaux et Forêts, nous avons spécialisé une bonne partie pour former une unité qui pourra agir dans les forêts, qui est aujourd’hui prête et cette unité est en train de s’engager également.
Toutes les autres forces de sécurité intérieure ont pu être dotées en équipement tels qu’ils n’en ont jamais connu de leur histoire.
Mais, ce n’est que le début parce que nous continuerons à les équiper et à monter en puissance.
Du côté de l’Armée de l’air, il a fallu à un moment donné revoir notre potentiel aérien.
Aujourd’hui, nous pouvons dire fièrement que le Burkina Faso est doté d’appareils de dernière génération qui nous permettent de scruter notre territoire à partir des cieux. Ce qui nous permet d’engranger un certain nombre de résultats.
Les terroristes peuvent aujourd’hui se déplacer d’un point A à un point B, peut-être mener des attaques, mais ne repartiront pas sains et saufs parce que nous les suivons, nous les traquons jusqu’à leur dernier retranchement.
Il est encore temps pour ceux-là qui ont été trompés, qui se sont engagés dans cette bataille de déposer les armes parce que viendra un moment où, il ne sera plus possible de déposer les armes.
Pour tous ces bataillons qui sont en train de se déployer, du matériel est encore en cours de route dans les deux ou trois semaines à venir.
Et lorsque tout cela sera réuni et que tous ces bataillons auront rejoint leur emplacement, avec cette phase de développement de la guerre tant attendue, les choses sérieuses pourront commencer.
Je lance encore un appel à ces égarés qu’il est encore temps de déposer les armes parce que viendra un moment, on je le répète encore, il ne sera plus possible.
Le Burkina Faso a décidé de se battre et nous nous battrons jusqu’à la victoire finale.
Pour l’équipement, nous avons fait beaucoup d’efforts avec la compréhension de ce peuple qui a accepté se sacrifier.
Aujourd’hui, les unités sont équipées et ça continue de s’accroître parce que nous voulons d’une armée professionnelle, une armée qui va défendre le Burkina Faso à l’intérieur de ses frontières, même au-delà, mais pour l’intérêt du peuple burkinabè.
Les efforts continuent et nous allons continuer à renforcer les rangs pour que plus jamais ces situations sombres que nous avons connues ne puissent survenir à l’avenir avec nos enfants, nos petits-enfants.
Pour accompagner tout cela, il a fallu aussi, du côté de la santé, augmenter les capacités de nos plateaux techniques des différents hôpitaux et de certains CMA qui appuient les forces de défense et de sécurité lorsqu’il y a des évacuations de blessés.
Cela nous a permis d’acquérir un certain nombre d’appareillages. L’ambition pour nous, c’est de construire des hôpitaux modernes pour permettre à nos infirmiers, à nos médecins, d’exprimer tout leur potentiel.
Ce processus est en cours, ce qui nous a permis de pouvoir contracter l’hôpital de Gaoua et c’est ce modèle d’hôpital que nous voulons dans chaque région et qu’on puisse permettre à nos vaillants soignants d’exprimer tout leur potentiel, tout leur savoir.
Aussi dans ce volet de santé, il y a cette épidémie de la dengue qui a fait beaucoup de victimes dans nos rangs. Beaucoup ont perdu des êtres chers.
Toutes nos condoléances aux familles qui ont été touchées par cette épidémie.
Mais cela nous rappelle quelque chose. Nous devons revoir notre plan de salubrité et d’assainissement.
Ce qui a été lancé, il y a quelques jours de cela, l’Initiative présentielle pour le développement communautaire prendra en compte ce volet.
Et, j’invite donc toutes les populations à se mobiliser pour que nous puissions assainir notre milieu.
Dans le domaine de l’agriculture, nous avons décidé de nous fixer une mission d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. En 2024, c’est un défi.
Pour 2023, nous avons lancé l’Initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire et la souveraineté alimentaire.
Il s’agit pour nous d’emblaver un certain nombre de superficies, de donner des intrants à des producteurs, des semences améliorées produites par nos chercheurs sur place.
Ce qui, aujourd’hui, on peut dire, est une satisfaction parce que les résultats sont au-delà de ce que nous avions espéré.
Cela témoigne encore que nous avons de bonnes terres, nous avons de braves hommes qui savent donc travailler la terre et nourrir la population Burkinabè.
Cela, nous encourage à lancer un autre défi pour 2024. Des engins tels que des tracteurs ont été commandés dans le cadre de l’initiative.
Les chercheurs ont été renforcés et on continue de les renforcer pour trouver les semences adéquates.
Ce qui nous a conduits à ouvrir l’usine de Koupela en août dernier pour fabriquer les intrants sur place.
De l’engrais y est produit pour pouvoir baisser le coût de l’engrais au profit de nos producteurs.
Dans le même sens, il y a l’Offensive agricole qui a été lancée par le ministère de l’Agriculture récemment et cela se poursuit dans toutes les régions du Burkina Faso.
J’invite donc les populations des différents villages à s’impliquer, à aménager tout ce qui est bas-fond, toutes les terres cultivables et nous mettrons tout en œuvre pour les accompagner pour qu’on puisse produire au maximum dans cette saison qui arrive.
La contre-saison est également lancée dans les points où, il y a des eaux de surface et l’accompagnement est fait à travers des semences améliorées produites par nos chercheurs d’un certain nombre de spéculations qui ont déjà été dotées à certains producteurs.
On ne pourra pas parler d’agriculture sans parler de développement de l’agroalimentaire.
Nous sommes en train d’encourager actuellement tous nos importateurs et tous nos opérateurs économiques à se lancer dans la production, dans la transformation.
Beaucoup d’usines verront le jour pour qu’un certain nombre de produits alimentaires soient produits au Burkina, transformés au Burkina et consommés au Burkina Faso. Et pourquoi pas, exporter ?
C’est un défi que nous nous sommes lancés et nous comptons sur notre brave population pour nous accompagner à pouvoir réaliser ce défi.
C’est en ce sens que nous pourrons offrir beaucoup d’emplois à des jeunes qui sont formés, qui malheureusement n’arrivent pas à exprimer leurs talents parce qu’il n’y a pas d’espaces qui leur est offert.
Dans le même sens, le ministère de la Jeunesse a été instruit de mettre un accent sur la formation professionnelle.
Cette mutation est en cours en fédérant toutes les écoles et tous les centres de formation professionnelle pour que nous ayons une meilleure vue de la formation donnée et de ce dont nous avons besoin pour le développement de notre chère patrie.
Camarades, parlant du développement du commerce et comme vous l’avez suivi la dernière fois, il s’est agi pour nous de faire une analyse de notre situation économique.
Et, à l’issue de cette analyse, nous nous sommes rendu compte qu’il faille prendre un certain nombre de mesures à compter de janvier.
Pas pour mettre la pression ou pour empêcher certains d’exercer leurs fonctions, mais c’est pour le bonheur du Burkina Faso.
Il faut que nous créions la richesse, que nous puissions employer nos jeunes.
C’est dans ce sens que nous allons développer le commerce interne.
Nos commerçants qui quittent les villes vers les campagnes, nous allons encourager à ce que ce produit qui parte vers nos campagnes soit produit au Burkina Faso.
Donc, nous invitons tout un chacun à prendre en compte cette donne et à mûrir les projets nécessaires pour qu’en 2024, nous puissions atteindre cet objectif-là.
Sur le volet de la coopération, un bon nombre de partenaires ont refusé de nous accompagner, de nous aider à acquérir le minimum d’équipements.
Jusqu’au jour d’aujourd’hui, certains équipements dont nous avons payé des avances auprès de certains pays qui sont favorables à nous les livrer, les licences ont été bloquées par d’autres États impérialistes qui n’ont aucun intérêt à ce que nous puissions évoluer dans notre guerre.
Par contre, plusieurs autres États ont accepté ouvrir leurs portes.
C’est le lieu pour moi donc de les saluer et de les remercier pour leur engagement aux côtés du Burkina Faso dans cette lutte.
Ici, en Afrique, nous avons jugé nécessaire de nous mettre ensemble surtout au Sahel parce que nous ne pourrons rien faire sans union. Ce qui a mené donc à la création de l’Alliance des États du Sahel. Une alliance de défense a priori, mais qui évoluera vers une alliance économique et bien plus.
L’AES est un espace qui est aujourd’hui victime de terrorisme barbare, violent.
Mais aujourd’hui, nous avons compris et les peuples ont compris qu’il faille s’unir.
Et, nous invitons tous les autres Africains, tous ces peuples brimés, à pouvoir s’unir pour faire face à l’adversité.
Nous défendrons l’espace de l’AES comme si nous défendons nos propres terres ici parce que nous avons décidé de nous unir avec nos pays frères du Mali et du Niger pour faire de nos espaces un seul espace.
Aller et venir, commercer et défendre, ramener la paix, la prospérité et la sécurité parce que nos peuples ont droit au bonheur.
L’Eldorado dont nos peuples rêvent, nous pouvons le créer ici et nous avons confiance en ce peuple.
M’adressant aux travailleurs qui ont déjà consenti beaucoup d’efforts pour le Burkina Faso, je vais encore vous demander plus d’efforts en 2024.
Il y aura certaines mesures qui seront prises pour encore accentuer la contribution à l’effort de guerre.
Cela va toucher les travailleurs du public et du privé et aussi les entreprises sur leur intérêt brut.
Le taux sera fixé, mais cela doit nous permettre de pouvoir augmenter premièrement la prime de nos vaillants VDP, d’au moins 35%, et aussi de les assurer une certaine assurance vie, de sorte que lorsqu’ils sont blessés ou lorsqu’ils tombent au champ d’honneur, que la prise en charge soit meilleure que ce que nous connaissons.
Donc, il y aura plus de sacrifices qui doivent être consentis à l’endroit de ces vaillantes populations qui ont accepté répondre et qui se battent jour et nuit sur le terrain.
C’est le lieu pour moi de leur rendre encore hommage pour leur contribution, pour leur accompagnement des différentes forces sur le terrain. Merci à vous.
Je ne saurais terminer mes propos sans remercier toutes les forces combattantes qui se battent sur le terrain jour et nuit pour que nous, à l’arrière, nous puissions vaquer à nos occupations.
Remercier donc tous les travailleurs, commerçants, paysans et éleveurs qui se battent aussi et qui contribuent à ce que nous puissions mener cette guerre et libérer nos terres.
Vive le Burkina Faso,
La patrie ou la mort, nous vaincrons.