(Ouagadougou, 1er mai 2019). Le partenariat stratégique entre l’Allemagne et les pays du G5, est établi au double plan du développement et de la sécurité. Les forces armées allemandes sont présentes de façon croissante sur le terrain, dans l’espace G5 sahel notamment au Mali. La première intervention militaire de la République fédérale d’Allemagne en Afrique de l’Ouest remonte à 2013 dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) puis de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Son contingent dans la mission n’a cessé d’augmenter, jusqu’à y devenir le contingent de soldats européens le plus important (avec 664 soldats en mars 2018).
L’Allemagne est également impliquée depuis 2013 dans la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM-Mali), pour laquelle elle forme les forces de sécurité maliennes. Elle y met à disposition une centaine de formateurs et d’ambulanciers. Les contingents de ces deux missions réunis constituent l’opération extérieure allemande la plus importante, devant la présence militaire allemande en Afghanistan.
Toujours au Mali, 140 allemands sont engagés dans la mission d’assistance aux capacités de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali), que l’Allemagne a dirigée de 2014 à 2017. Dès 2013, l’Allemagne avait d’ailleurs fourni à la France un soutien logistique aérien pour l’opération Serval puis pour l’opération Barkhane. Les deux pays avaient prévu de déployer un escadron de la brigade franco-allemande au Mali dans le courant de l’année 2018.
Outre cette intervention au Mali, l’Allemagne est un allié de taille du G5 Sahel dans sa politique de développement et de lutte contre le terrorisme. L’implication allemande dans la constitution de la Force conjointe G5 Sahel aux côtés de la France participe de son est engagement pour la stabilisation et la pacification de la région.
L’Allemagne a participé ainsi à l’équipement et la rénovation du poste de commandement du camp du G5 Sahel installé au camp Bagagi à Niamey (Niger) et a équipé le collège de Défense du G5 Sahel, créé en février 2018. Son investissement dans le G5 Sahel couvre des infrastructures, des équipements et des formations et s’élève à un montant global de 48 millions d’euros. Au-delà de son soutien direct au G5 Sahel, l’Allemagne œuvre aussi au renforcement des capacités de l’institution à travers l’Union européenne, l’un des principaux bailleurs du G5 Sahel, avec le partenariat politique, l’aide au développement et le soutien à la sécurité.
Lors de la dernière visite en Allemagne du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, la chancelière Angela Merkel a réitéré la volonté de son pays à soutenir la Force conjointe du G5 Sahel dans son processus d’opérationnalisation.
L’Allemagne est aussi partie prenante de l’Alliance Sahel, lancée et signée de concert avec la France et l’UE en juillet 2017. L’Alliance Sahel se présente comme « une plate-forme de coopération internationale pour intervenir davantage et mieux au Sahel ». Elle est actuellement composée de 10 membres : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Luxembourg, Union Européenne, PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), BAD (Banque Africaine de Développement) et Banque mondiale. Elle vise à coordonner et à délivrer l’aide plus rapidement et plus efficacement dans la région. Elle cible en particulier les zones périphériques, transfrontalières et fragiles du Sahel.
Depuis son lancement, l’Alliance Sahel a identifié six domaines prioritaires : (1) l’emploi des jeunes; (2) le développement rural, l’agriculture et la sécurité alimentaire; (3) le climat, notamment l’accès à l’énergie, l’énergie verte et l’eau; (4) la gouvernance; (5) le soutien au retour des services de base sur tout le territoire, y compris par la décentralisation; (6) la sécurité.
Direction de la Communication de la présidence du Faso.