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(New York, 27 septembre 2019). Au terme de son séjour aux Etats Unis, dans le cadre de la 74e Assemblée générale des Nations unies, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a dressé cet après-midi, un bilan satisfaisant de sa participation, face à la presse nationale
« De façon générale, cette réunion a été pour nous une occasion de réaffirmer les positions du Burkina Faso sur un certain nombre de domaines.
D’abord au cours de la déclaration qui a été faite à l’Assemblée générale des Nation unies, nous avons eu l’opportunité de donner notre point de vue sur le multilatéralisme, qui ne doit pas être seulement un vain mot, mais qui doit mettre en exergue la solidarité dans l’ensemble des Etats, autour de l’ONU, pour faire face aux maux qui traversent notre monde, dont les plus importants sont la pauvreté et le terrorisme, qui sévissent dans toutes les parties du monde entier.
L’occasion nous a été également donnée de parler des situations concrètes que nous vivons au Burkina Faso en particulier, et dans les pays du G5 Sahel en général, pour attirer l’attention, une fois de plus, sur l’extrême urgence d’agir dans cette partie. Nous sommes convaincus que ce qui se passe en Afrique de l’Ouest et particulièrement dans la zone du Sahel, pourrait avoir des répercussions à travers le monde. Nous avons souligné, une fois de plus, la nécessité pour les puissances, de rechercher une solution en Libye, parce que c’est là, la porte ouverte aux problèmes.
Cette solution doit être politique, et nous avons exigé qu’il y ait une commission mixte qui soit nommée par l’Union africaine (UA), parce l’UA fait partie du traitement de la question. Pour l’instant c’est l’ONU, mais nous avons souhaité qu’il y ait un délégué UA-ONU, qui connaisse bien la situation, pour apporter une solution politique en Libye, parce que la solution militaire n’aura jamais de succès.
Enfin, cette Assemblée générale, a été l’occasion pour nous, de donner notre position globale sur l’ensemble des problèmes que vit le monde, en termes de conflit, et demander à ce que, dans le cadre de ce multilatéralisme, l’ONU soit reconnue comme étant le centre de traitement des questions de conflits et de difficultés que traverse notre monde.
De plus, nous avons participé à des travaux sur d’autres thématiques, notamment la réunion consultative sur le Sahel, en ce qui concerne le climat, que j’ai coprésidée avec le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou. Elle nous a permis de nous préparer pour le sommet climat-action, qui devait se dérouler le lendemain, où nous avons réaffirmé que nous subissons de plein fouet les coups du changement climatique, alors que nous ne sommes pas les auteurs de ce changement climatique. Les gaz à effets de serre ne sont pas distillés par les pays africains. Il faut qu’on trouve rapidement une solution, où ce sont les pollueurs qui doivent payer, pour que nous puissions nous réconcilier avec la nature. Et de ce point de vue, le constat qu’on peut faire, c’est que les fonds verts qui ont été mis en place, pour aider les pays les moins avancés, ne sont pas accessibles à ces pays. Les mécanismes sont lourds, la mise à disposition de ces fonds par les pays développés n’est pas à jour. Nous avons traité de toutes ces questions au niveau du Sahel, qui a un plan d’investissement dans le domaine du climat, qui n’attend que les financements. Nous avons reversé tout ce débat au niveau du sommet climat, où nous avons réaffirmé avec force, les points de vue que je viens de développer.
Le troisième temps fort de cette 74e Assemblée générale est notre participation à une réunion annuelle sur le Mali. C’est une réunion que nous avons combinée cette année avec le Sahel, parce qu’on ne voulait pas faire deux réunions distinctes. Puisqu’il s’agit de la paix au Mali, il était important que les questions du Sahel puissent être posées, notamment du G5 Sahel, tout en mettant en exergue la réunion du 14 septembre de la CEDEAO à Ouagadougou, où les chefs d’Etat se sont également engagés dans cette lutte contre le terrorisme. La CEDEAO a décidé de mobiliser un milliard de dollars US, en termes de participation sur différents plans, à cette activité de lutte antiterroriste. Cette réunion nous a permis de réaffirmer notre soutien à l’Accord de paix d’Alger, et en demandant, malgré les difficultés que cela pose, de travailler toujours à ce que cet Accord soit mis en œuvre. Des constats d’avancées ont été faits, des difficultés aussi, mais nous avons encouragé le Mali à persister et à travailler à ce que cet Accord soit mis en œuvre.
Nous avons, pour terminer participé aux travaux de la Commission de consolidation de la paix, qui concernait le Burkina Faso. Nous avons ainsi eu l’occasion d’exposer la situation de la crise humanitaire qui est vécue par le Burkina Faso. Nous avons remercié les partenaires pour ce qui se fait déjà, et sollicité leur accompagnement, et pour le Burkina Faso et pour le G5 Sahel. C’etait une rencontre où, finalement, tous nos partenaires ont montré leur engagement à nous soutenir, et à être aux côtés du Burkina Faso, en demandant que tout soit mis en œuvre pour une meilleure coordination des aides. Nous considérons que l’appui, que ce soit au Burkina Faso ou au G5 Sahel, ne se pose pas en termes de compétition entre des partenaires. C’est une complémentarité d’action que nous devons avoir, et non une volonté de suprématie, sur des préoccupations qui sont posées au Burkina Faso ou dans d’autres pays.
J’ai eu l’occasion de rencontrer la communauté vivant à New York, comme je le fais habituellement. C’était une occasion d’échanges d’informations, d’intérêt marqué pour la situation dans leur pays. C’était un moment très important dans le cadre de cette mission.
Nous avons par ailleurs rencontré certains bureaux techniques des Nations unies, avec lesquels nous avons eu des échanges, qui doivent augurer une coopération future que nous mettrons en place, avec les ministères concernés.
Nous avons rencontré des délégations d’autres pays. Nous l’avons fait avec l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Nous avons signé un mémorandum d’entente (MOU) avec la Fondation Bill et Melinda Gates, autour des questions de santé. Nous avons aussi rencontré la Fondation Buffett, qui veut contribuer aux actions de santé au Burkina Faso, avec laquelle nous avons signé un MOU, pour montrer le rôle que chacun doit jouer dans le cadre de l’appui au secteur de la santé.
Globalement la mission a été intéressante, à tous points de vues, et nous rentrons au Burkina Faso avec le sentiment d’avoir pu donner l’ensemble des informations relatives à notre région et à notre pays en particulier.

Direction de la communication présidence du Faso