4 août 1983 - 15 octobre 1987
Anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste, Thomas SANKARA est le père de la Révolution démocratique et populaire, proclamée le 4 août 1983 lors de sa prise de pouvoir.
A l’état civil Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21 décembre 1949 à Yako dans la province du Passoré. Il fait le premier cycle de ses études secondaires au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, puis le second cycle, à Ouagadougou, au Prytanée militaire de Kadiogo.
Après son baccalauréat, Sankara suit une formation d’officier à l’Académie militaire d’Antsirabe, à Madagascar. De retour en Haute-Volta, en 1973, avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté à la formation des jeunes recrues. En 1974, il s’illustre militairement lors de la première guerre entre le Mali et la Haute Volta. En 1976, il est commandant du CNEC, le Centre national d’Entraînement commando, situé à Pô, dans la province du Nahouri.
Militant de gauche, nourri aux idées de l’Internationale révolutionnaire et prolétarienne, il fonde avec des amis et camarades politiques comme Blaise Compaoré, Henri Zongo, Jean-Baptiste Boukary Lingani, le Regroupement des officiers communistes (ROC).
Thomas Sankara est nommé en septembre 1981 secrétaire d’État à l’Information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo, sous le CMRPN (Comité militaire de Redressement pour le Progrès national), avant de démissionner avec fracas, avec cette formule devenue célèbre : « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ».
Le 7 novembre 1982, un coup d’État contre le CMRPN porte au pouvoir le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Sankara devient Premier ministre en janvier 1983. Le 17 mai de la même année, il est limogé et mis en résidence surveillée.
Le 4 août 1983, à la tête d’une colonne militaire de la garnison de Pô, Blaise Compaoré, qui était entré en rébellion depuis l’arrestation de Thomas Sankara, monte sur Ouagadougou et prend le pouvoir. La Révolution démocratique et populaire (RDP) est proclamée. Son organe dirigeant est le Conseil national de la Révolution (CNR). Le capitaine Thomas Sankara devient président du CNR, chef de l’Etat. Les Comités de Défense de la Révolution (CDR) sont institués.
Sankara et le CNR se lancent dans une politique volontariste de transformation de la société. Au premier anniversaire de la révolution il change le nom du pays, son hymne et son drapeau. La Haute-Volta devient ainsi le Burkina Faso ou « Pays des Hommes intègres » les voltaïques des Burkinabè. La Fière volta (ancien hymne) est remplacé par le Ditanyè ou « Hymne de la Victoire ».
En 1986 il dénonce les dérives de la Révolution, et appelle les révolutionnaires à l’unité contre l’impérialisme, le néo-colonialisme et la domination étrangère, pour bâtir un Burkina libre, digne et intègre. Des dissensions profondes se font cependant jour au sein du CNR.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État qui porte le capitaine Blaise Compaoré au pouvoir, mettant ainsi fin à quatre années de révolution Sankara.