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« C’est une conférence qui a eu lieu autour des questions de #Covid19 et de son impact aussi bien sur le plan de la santé, sur le plan social qu’économique. Au niveau de l’UEMOA, il est ressorti que nous avons environ 3500 cas déclarés dont 117 décès. Ce qui montre que si nous prenons le théâtre global de la CEDEAO, la maladie est beaucoup plus importante au niveau de l’UEMOA. Je voudrais noter que les efforts de chaque pays et ceux de l’Union de façon générale au plan sanitaire, malgré tout, ont été salués. Grâce à l’action du président de la Commission, l’ensemble des mesures ont été agrégées, pour que nous puissions voir dans les différents pays toutes les mesures qui ont été prises pour pouvoir faire face à cette pandémie. Le second point c’est que l’ensemble de ces programmes agrégés de nos différents pays, dans le cadre de plans contre la pandémie, s’élèvent à plus de 5 000 milliards de francs CFA. Ce sont des ressources budgétaires qui sont mobilisées de façon interne, ce sont des ressources qu’il nous faut également mobiliser à travers les institutions qui constituent l’union monétaire, mais également avec les partenaires extérieurs.
Déjà un certain nombre de mesures ont été prises au niveau de la banque centrale, pour appuyer la nécessité d’avoir de la liquidité pour faire face au financement et du secteur privé et du secteur public. Ces mesures prises ont déjà été énoncées pour certaines, notamment la possibilité de report d’échéance de 3 mois, la possibilité pour les banques primaires de pouvoir être refinancées en liquidité par la banque centrale, afin de pouvoir justement assurer des financements à des cours un peu plus intéressants. Une des décisions importantes qui a été prise, c’est de mettre en place des bons Covid-19 qui vont permettre aux Etats de pouvoir mobiliser des ressources. La durée de maturation de ces bons est de 3 mois, renouvelable une fois, et les réflexions se poursuivent pour faire en sorte que ces bons Covid-19 soient renouvelables tout court au lieu d’être renouvelables une fois. Ce sont des réflexions qui se poursuivent. Des orientations ont été données également à ces institutions de mener la réflexion sur la durée parce que pour l’instant cette réflexion est fondée sur le fait que d’ici le mois de juin, on aura terminé avec la pandémie. C’est une hypothèse qui nous amène déjà à un taux de croissance qui devrait être de 6,6% qui est estimé aujourd’hui à 2,7%. Si elle se prolonge, nous serons dans une situation de récession, et donc, de crise un peu plus importante. Il est évident que dans cette même période jusqu’au mois de juin, nous aurons un taux d’inflation qui va évoluer jusqu’à environ 2%, alors qu’il était prévu qu’il soit de 1,1%. C’est l’ensemble des mesures économiques qui sont en cours.
Une décision importante également que la conférence de chefs d’Etat a prise, c’est la suspension du pacte de convergence, un pacte qui permettait le contrôle multilatéral des économies avec des règles telles que le déficit budgétaire ne devant pas excéder 3%, ainsi de suite. Au regard donc de la situation actuelle, la conférence des chefs d’Etat a décidé de suspendre ce pacte de convergence, en attendant que lors de notre prochain sommet au mois de juillet, nous puissions donc en rediscuter. On doit rediscuter parce que simplement, ce pacte de convergence UEMOA doit être en phase avec celui qui est au niveau de la CEDEAO.
Je dois pouvoir dire également que nous avons pris la décision, en ce qui concerne les aspects sanitaires, qu’il y ait une coordination avec la CEDEAO à travers l’OOAS (Organisation ouest-africaine de la Santé), pour avoir une vision globale de la situation, au lieu que chacun de son côté, nous nous mettions à prendre des mesures sanitaires différentes.
Enfin, la coopération entre les différents ministères, sécurité, transport, santé, a été souhaitée entre nos différents pays, et également la solidarité et la coopération entre les scientifiques de nos pays afin de pouvoir ensemble trouver les chemins pour pouvoir, non seulement développer l’industrie pharmaceutique, mais également développer la progression des soins de santé aussi, en tenant compte de nos pharmacopées traditionnelles, que nous devons étudier de façon évidemment scientifique et rationnelle.
Le prochain sommet est prévu se tenir à Yamoussoukro au mois de juillet, en réel ou en virtuel en tenant donc compte de la situation que nous vivons en ce moment-là. Voilà un peu, la teneur des différentes décisions. Certaines ont été déjà mises en route, mais nous avons demandé à toutes ces institutions de poursuivre la réflexion pour le moyen et long terme, afin de pouvoir relever nos économies au sortir de cette crise du Covid-19. Voilà ce que je peux vous dire très succinctement.
Merci ! » Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso.