Mesdames et Messieurs les membres du CNLS-IST ;
Honorables invités ;
Mesdames et Messieurs.
Avant tout propos, je voudrais me réjouir de votre présence effective à cette cérémonie entrant dans le cadre
des travaux de la XVe session ordinaire du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST, témoignant ainsi
de l’intérêt que vous accordez aux questions de santé en général, et en particulier de la lutte contre le VIH/
Sida et les IST dans notre pays.
Je voudrais particulièrement saluer les partenaires techniques et financiers dont l’accompagnement est vital
pour le succès de nos actions.
Je tiens à féliciter et encourager les acteurs du monde communautaire, jeunes, femmes, personnes âgées,
responsables coutumiers et religieux dont la mobilisation toujours active constitue pour nous un motif de
satisfaction, car source de consolidation de la réponse nationale au VIH/Sida et aux infections sexuellement
transmissibles.
Je ne voudrais pas passer sous silence la contribution combien significative des travailleurs des secteurs privé
et public qui, en dépit de leurs contraintes professionnelles ont mis en exergue la lutte contre le VIH/Sida et
les IST dans le cadre de leurs missions quotidiennes.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
« Je tiens à féliciter et encourager les acteurs du monde communautaire, jeunes, femmes, personnes âgées, responsables coutumiers et religieux
dont la mobilisation toujours active constitue pour nous un motif de satisfaction ».

La tenue de cette session intervient à un tournant important dans l’histoire de la lutte contre cette pandémie
caractérisée par les faits majeurs suivants :
– sur le plan international, par les objectifs ambitieux et volontaristes de l’ONUSIDA visant à mettre fin, d’ici
à 2030, à l’épidémie du Sida ;
– sur le plan national, par l’élaboration d’un nouveau document d’orientation de la lutte contre le VIH/SIDA et
les IST pour la période 2016–2020 ;
– sur le plan financier par une diminution du nombre de partenaires techniques et financiers appuyant les
programmes et projets de lutte contre le Sida.
Bien que des progrès importants aient été enregistrés en termes de prévention des nouvelles infections, de
prise en charge, de soutien aux personnes infectées et affectées par le VIH, de lutte contre la stigmatisation
et de gouvernance, il y a hélas encore de nombreux défis qui nous interpellent tous.
Dans le domaine de la prévention, les interventions en population générale, et celles ciblant les groupes
marginalisés et spécifiques ont permis des avancées significatives dans l’inversion de la tendance à la hausse
de la prévalence.
Néanmoins, il reste que des risques certains de rebond de l’épidémie existent, aux regards des comportements
dans certains groupes dont la prévalence est nettement supérieure à la moyenne nationale. Une analyse
des comportements sexuels des composantes de la population montre que des efforts restent à fournir,
si nous voulons atteindre les objectifs internationaux visant à mettre fin à l’épidémie à l’horizon 2030. La
recrudescence des grossesses précoces en milieux scolaire et non scolaire, l’âge de plus en plus bas des
jeunes filles s’adonnant au travail du sexe ; la pratique de l’homosexualité par les jeunes gens ; les disparités
régionales de la prévalence etc., sont autant d’éléments qui nous invitent à revoir nos stratégies d’intervention
et de communication.
Nous devrons par ailleurs renforcer nos stratégies pour favoriser le dépistage massif à l’effet de réduire le
nombre de séro-ignorants et de mettre sous traitement le maximum de personnes testées séropositives.
Dans le domaine de la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH, un effort considérable a été
fait pour favoriser l’accès au traitement par les Anti-Retro-Viro (ARV) à un nombre important de personnes.
De même, l’offre de services en matière de suivi biologique, de comptage des lymphocytes CD4 et de mesure
de la charge virale a connu un essor certain.
Néanmoins, nous devons accélérer la décentralisation et la délégation des tâches ainsi que le passage à
l’échelle du nombre de formations sanitaires offrant ces différents services.
Par ailleurs, s’il faut saluer l’augmentation du nombre de formations sanitaires offrant la Prévention de
la Transmission Mère Enfant (PTME), nous devrons toutefois revoir nos stratégies pour augmenter le taux
d’adhésion des femmes enceintes et surtout de leurs partenaires hommes. Le diagnostic précoce du VIH
chez l’enfant et le suivi du couple mère-enfant devront aussi être au centre de nos préoccupations. Toutes
ces actions invitent au renforcement de la participation communautaire dans le continuum des soins et la
recherche des perdus de vue et autres absents au traitement.
C’est à ce prix que nous pourrons atteindre en 2020 les objectifs de notre cadre stratégique et contribuer aux
objectifs des « 3 quatre-vingt-dix » de l’ONUSIDA sur le plan international ce qui signifie que :
1. 90 % des Personnes vivant avec le VIH (PV VIH) connaissent leur statut sérologique ;
2. 90 % des Personnes vivant avec le VIH (PV VIH) connaissant leur statut sérologique sont sous traitement
ARV ;
3. 90 % des Personnes vivant avec le VIH (PV VIH) qui sont sous traitement ARV sont rendus indétectables.
En matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination, l’engagement des communautés coutumières
et religieuses, les actions des organisations de la société civile, les efforts des acteurs du monde du travail ont
permis de donner une image positive de la personne vivant avec le VIH et d’offrir des assistances juridiques
substantielles aux personnes victimes de discrimination.
Cependant, la négation du droit de certains groupes spécifiques aux services VIH en raison de considérations
diverses, les stéréotypes et les préjugés constituent encore des freins qui annihilent par moments nos acquis.
Dans le domaine de la gouvernance et du financement, le CNLS-IST s’est engagé à s’adapter aux différentes
évolutions et des efforts ont été fournis pour la mobilisation des ressources endogènes avec une augmentation

remarquable de la part du Budget de l’État. Il faut aussi se féliciter des mesures qui ont été prises par les
institutions, les ministères et certaines collectivités territoriales pour l’inscription de lignes budgétaires en
faveur de la lutte contre le VIH/SIDA et les IST.
Néanmoins, nous devrons poursuivre les réflexions en vue de développer des stratégies de mobilisation des
ressources internes pour réduire notre dépendance vis-à-vis des financements extérieurs.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Au-delà de ce que nous venons de présenter comme acquis et défis, il convient de noter que la tenue de
cette Session intervient, dans un contexte international marqué par la raréfaction des ressources, l’exigence
d’aboutir à des résultats concrets, et, au plan national, à la fin de la mise en oeuvre de notre troisième cadre
stratégique de lutte contre le VIH/SIDA et les IST.
De même, 2016 correspond à la fin de la 30e année de déclaration des 1ers cas de SIDA au Burkina, alors que
nous sommes à 15 ans de la fin souhaitée de la pandémie du Sida (l’horizon 2030).
C’est pourquoi, au cours de nos travaux, nous allons analyser le bilan des activités réalisées au cours de
l’année 2015, adopter le Cadre Stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST 2016-2020 en vue de
son approbation par le gouvernement, et examiner les orientations de la réponse pour l’année 2016.
J’invite donc les membres du CNLS-IST à des discussions franches et constructives, afin que les conclusions de
nos présentes assises favorisent une mise en oeuvre harmonieuse des orientations futures de la lutte.
Il est nécessaire qu’au cours de nos débats, nos interventions soient assorties de propositions concrètes et
d’idées novatrices. Je suis certain que chacun de nous gardera à l’esprit la responsabilité qui a toujours été
la nôtre à chacune de nos sessions.
Sur ce, je déclare ouverte la quinzième session du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST.
Plein succès à nos travaux !
Je vous remercie.