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– Plus en avant dans la lutte contre le terrorisme.
– Devoir de sécurité envers les populations.
– Éviter la stigmatisation.
– Éviter le repli identitaire.

Le message fort du président du Faso à l’issue de la session du Conseil supérieur de la Défense nationale.

(Ouagadougou, 23 mai 2020). « Nous venons de sortir du Conseil supérieur de la Défense nationale. Ça été l’occasion pour nous, premièrement, de faire le point sur l’évolution du Covid au Burkina Faso sur lequel je ne reviendrai pas, puisque régulièrement un point est fait à nos populations par le CORUS. Ça été l’occasion pour nous de saluer l’action des forces armées en contribution dans cette lutte. Elles ne sont pas restées à l’écart de ce combat important que nous menons contre cette pandémie.
Le second aspect, ça été pour nous de faire l’état des lieux sur le plan sécuritaire à l’Est, au Nord, au Sahel. Le constat c’est que ces zones restent des zones de combats, des zones d’insécurité. Nous avons instruit pour que l’ensemble des stratégies et des tactiques soient prises, des initiatives soient prises, pour la destruction de tous les postes qui sont occupés par des djihadistes, des personnes qui aujourd’hui combattent l’Etat, combattent nos populations.
Il n’était pas possible pour nous d’aborder l’ensemble de ces situations sécuritaires sans parler de la situation à Tanwalbougou. C’est une situation que nous avons jugée inacceptable. Parce que nous avons un devoir de veiller à la sécurité et à la vie des personnes que nous prenons. Nous avons un devoir chaque fois que nous prenons des hommes de pouvoir faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. La mort de ces 12 personnes nous afflige profondément. En même temps, cela nous interpelle sur deux points. Au-delà du fait d’abord que ce sont des questions qui sont dans une procédure judiciaire, nous avons demandé une enquête judiciaire et une enquête administrative qui sont en cours, dont nous espérons avoir les résultats sur la base desquels les décisions seront prises sans état d’âme.
Le second point c’est que nous devons éviter deux choses au Burkina Faso. La première des choses c’est la stigmatisation. La stigmatisation est un mal dont nous devons nous départir de façon fondamentale. En même temps, un autre mal qui nous guette c’est le repli identitaire. Ce sont deux questions que nous devons savoir résoudre avec tout le tact et toute l’intelligence nécessaire pour le vivre ensemble. Nous devons éviter de mettre chaque fois de l’huile sur le feu quand il ne faut pas.
Nous devons avoir foi en notre justice, nous devons avoir foi qu’évidemment il peut y avoir des moments ou des actions inacceptables qui sont posées sur lesquelles nous avons la responsabilité, une fois que les choses sont certifiées, de prendre les sanctions qu’il faut pour résoudre ces questions. Faisons confiance à l’Etat de droit, évitons de nous victimiser inutilement, travaillons à ce que la vérité éclate pour l’intérêt de tout les Burkinabè. Ce n’est que de cette manière que nous travaillerons à rétablir l’équilibre qu’il faut, l’unité, et la fraternité qu’il faut entre les Burkinabè et les ethnies de notre pays. Nous avons décidé de créer une Nation ensemble, nous avons des fondements communs. Nous ne pouvons pas prendre des dispositions qui disloquent ce fondement. Ce n’est pas notre mission, ce n’est pas notre rôle. Notre rôle c’est de travailler à l’unité nationale, de travailler à ce que chaque Burkinabè se sente en sécurité chez lui. Nous devons combattre avec la dernière énergie, tous les terroristes qui travaillent à désintégrer notre pays.
Nous avons également fait le point sur le G5 Sahel, et fait le point sur l’ensemble de nos militaires, policiers, gendarmes qui sont en formation à l’extérieur et qui ont des difficultés pour regagner le pays. Ce sont des questions pratiques qui seront gérées par les différents ministres et par les différents états-majors ».

Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso