(Biarritz, 25 août 2019)

« Nous considérons que la Libye est un sanctuaire d’incubation du terrorisme dans notre sous-région, et c’est ce qui élargit le combat sur l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui, avec possibilité d’aller jusqu’à nos frontières côtières. La situation sécuritaire au niveau du G5 Sahel, est préoccupante parce qu’elle a entrainé un certain nombre de conséquences : des attaques sur nos casernes, beaucoup de victimes militaires et civils, des classes qui sont fermées par milliers dans la zone, avec l’incidence que de nombreux enfants n’iront pas à l’école, et les déplacements massifs des populations, tant de l’intérieur que des pays voisins. Ça veut dire que quelque part, on a des difficultés importantes sur les plans humanitaires, sécuritaires, et des difficultés de développement de ces zones.
Aujourd’hui, 18 à 32% du budget est consacré à la sécurité, donc aux dépens du développement et des services sociaux. Ce sont des préoccupations également très importantes. C’est pourquoi nous avons voulu, dans la même perspective qui a été développée, lancer un appel à un véritable partenariat international dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Parce que les priorités sont bien connues, et ce sont des priorités de sécurité, des préoccupations de développement. Il s’agit également de faire face à une crise humanitaire qui est certaine, au regard du fait que tous ceux qui se sont déplacés ne peuvent pas produire au plan agricole, durant cette saison des pluies.
Je voudrais aussi noter qu’au-delà du partenariat dont nous avons parlé, au niveau des pays côtiers comme la Côte d’Ivoire, le Benin, le Ghana, le Togo, nous avons un travail qui se fait, pour que ces pays participent à la sécurisation et à la lutte contre le terrorisme, et le 14 septembre prochain, nous allons avoir une réunion à Ouagadougou, de l’ensemble de la CEDEAO pour discuter encore de cette question du terrorisme dans notre sous-région.
Parce que nous l’avons dit plusieurs fois, nous sommes cinq aujourd’hui, nous-nous battons contre le terrorisme avec l’appui d’un certain nombre de partenaires, mais c’est quelque chose qui est susceptible d’extension, parce que c’est comme un cancer qui se métastase, et forcement la métastase va nous créer des problèmes impossibles à résoudre.
C’est pourquoi, je voudrais souligner que les liens entre la sécurité et le développement sont des liens vraiment soudés, et pour lesquels nous comptons sur le G7 pour que nous puissions avoir un partenariat plus solide. Nous avons, aussi bien en termes d’équipements que sur le plan économique, eu des annonces qui ont été faites au profit du G5 Sahel, et nous attendons que tout cela se mette en œuvre. C’est dire que nous soutenons les programmes et projets de partenariat.
Maintenant, il faut que l’on puisse mettre un contenu précis à ce partenariat pour le rendre efficace ».

Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso. Intervention à la séance de travail G7-Afrique. Biarritz, 25 août 2019.