Peuple du Burkina Faso ;
Chers Compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur.
Dans quelques heures, l’année 2017 va s’achever pour faire place à 2018.
Au moment de m’adresser à vous, j’ai en mémoire que cela fait deux ans que je suis en fonction en tant que
Président du Faso, grâce à la confiance que vous m’avez accordée pour présider aux destinées de notre chère
patrie.
Permettez-moi de vous renouveler ma gratitude et de vous rassurer que cette confiance ne sera pas trahie.
Avec la mise en oeuvre du Plan national de développement économique et social, le référentiel sur lequel je
me suis engagé à « Bâtir avec le peuple, un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de
liberté et de justice », nous avons de solides raisons d’espérer.
La relance économique s’opère et est porteuse de perspectives meilleures.
Le contexte particulièrement hostile dans lequel j’ai démarré mon mandat n’a nullement entamé mes
ambitions pour notre pays.
L’adversité a plutôt renforcé ma détermination, car rien de grand, de bien et de durable ne peut se réaliser
sans un minimum d’épreuves et donc d’efforts et de sacrifices individuels et collectifs.
Il n’est pas ici le lieu pour moi de me livrer à un quelconque bilan exhaustif des actions multiformes du
Gouvernement, mais il convient de saluer à sa juste valeur, la construction de nombreux logements sociaux,
les chantiers d’infrastructures routières, scolaires et sanitaires, les efforts déployés pour la création d’emplois
« L’adversité a plutôt renforcé ma détermination, car rien de grand, de bien et de durable ne peut se réaliser
sans un minimum d’épreuves et donc d’efforts et de sacrifices individuels et collectifs ».
en faveur des jeunes et des femmes, l’augmentation du nombre de forages, le renforcement du système
d’adduction d‘eau potable, la multiplication du nombre de localités raccordées à la SONABEL ou à l’éclairage
solaire. Ces avancées ont été réalisées, malgré toutes les vicissitudes qui ont jalonné l’année qui s’achève.
Au regard des attentes des Burkinabè au plan national, tout cela peut paraître insuffisant, mais ce qui n’a
pas pu se réaliser dans les secteurs sociaux et du développement depuis 57 ans, ne peut l’être en deux ans
de mandat.
C’est pourquoi, j’en appelle à la patience et à davantage d’optimisme sur l’avenir. L’urgence nous commande
de mettre fin à l’incivisme et aux actes de défiance vis-à-vis des institutions de l’État et des autorités qui les
incarnent.
Ces attitudes ne sauraient perdurer sans remettre dangereusement en cause les fondements même de notre
Nation, de notre progrès social et de nos acquis démocratiques.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
L’année 2017 aura été marquée par une certaine agitation sur le front social, dans plusieurs secteurs, avec de
fortes attentes quelque fois teintées d’irréalisme et d’impatience.
Nous devons nous convaincre que nous ne pourrons réformer efficacement nos institutions et moderniser
notre administration sans nous départir des mauvaises pratiques et habitudes qui pèsent sur la qualité des
services publics et la gouvernance vertueuse que nous souhaitons de tous nos voeux.
Ce n’est pas en nous enlisant dans l’incivisme, dans les grèves perlées et le dialogue de sourds que nous
pourrons accélérer le développement au profit de tous.
La persistance des revendications salariales et les demandes d’amélioration des conditions de vie des
travailleurs dans les différents secteurs posent avec acuité et urgence la nécessité d’une réforme du système
des rémunérations dans la fonction publique pour plus d’équité et de justice sociale.
Il importe de mettre fin à la méthode qui consiste à régler les revendications de travailleurs au cas par cas.
Une telle démarche ne prend pas en compte la nécessaire vision d’ensemble qui devrait présider à toute
initiative destinée à satisfaire les revendications des fonctionnaires.
Cette approche a eu entre autres pour conséquence d’entraîner des distorsions énormes de traitements qui
doivent être corrigées.
Force est de reconnaitre qu’en matière salariale, quelles que soient la pertinence et la réalité des revendications,
il n’est plus possible de continuer à avoir une approche sectorielle qui a conduit à l’impasse dans laquelle se
trouvent notre fonction publique et notre économie dont les capacités internes d’investissement en faveur de
la grande majorité des Burkinabè sont mises à rude épreuve.
C’est pourquoi, j’annonce que dès le mois de Février, le Gouvernement engagera cette réforme du système
des rémunérations en concertation avec les partenaires sociaux et les autres composantes de la Nation pour
donner naissance à une fonction publique moderne, dynamique, tournée vers le développement et au service
exclusif des usagers.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Concitoyens de l’intérieur et de l’extérieur,
A l’aube de l’année nouvelle, j’ai une pensée particulière pour toutes les victimes civiles et militaires du
terrorisme. Je compatis à la douleur de leurs familles meurtries par leur disparition.
Je salue nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité et leur réitère mes encouragements et mon soutien
indéfectible. Leur diligence et leur montée en puissance sur le front de la lutte contre le terrorisme et
l’insécurité nous rassurent.
Grâce à notre détermination commune à rester debout, nous reprenons progressivement le dessus sur les
forces du mal qui profitent des rancoeurs de certains de nos compatriotes pour s’en prendre à notre Nation, à
notre vivre-ensemble et à notre unité. Quels que soient nos désaccords sur la manière de gérer nos affaires
communes, rien ne peut justifier que l’on jette en pâture notre patrie aux marchands d’illusions et de la mort.
Le Burkina Faso ne cédera pas à la terreur, d’où qu’elle vienne.
L’opérationnalisation en cours de la force conjointe du G5 Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme
et les trafics illégaux de tous genres, grâce à l’aide de nos partenaires, participera sans nul doute à anéantir
ces forces du mal.
Toujours sur le front de la paix et de la stabilité, je me réjouis qu’à la suite du Forum sur la sécurité qui s’est
tenu du 24 au 26 octobre dernier, nous ayons désormais une feuille de route claire et consensuelle, dont la
mise en oeuvre devrait permettre d’instaurer un système de sécurité efficace et responsable.
Par ailleurs, l’adoption de la loi de programmation militaire quinquennale permettra d’impacter non seulement
les conditions de vie, et de travail de nos forces, tout en assurant la permanence de l’opérationnalité et
l’efficacité de nos hommes sur le terrain.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
Garant de l’indépendance de la justice, j’invite particulièrement les acteurs de la justice à répondre aux
attentes légitimes de lumière et de vérité pour les martyrs de toutes nos luttes, mais aussi pour tous ceux qui
ont soif de justice dans notre pays. La fierté que nous éprouvons d’avoir un système judiciaire indépendant
n’a de sens que s’il permet à tous les justiciables de pouvoir compter sur des juges intègres, impartiaux et
soucieux de contribuer à l’avènement d’une société où la règle de droit s’impose comme la principale boussole.
C’est à ces conditions que les attentes pressantes sur l’ensemble des dossiers pendants devant les juridictions
pourront connaître un aboutissement diligent pour la plus grande satisfaction de tous.
C’est le lieu pour moi de saluer les efforts de la communauté des magistrats et du monde judiciaire pour la
quête d’un système judiciaire efficace.
De même, le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale devra tout mettre en oeuvre pour formuler,
le plus rapidement possible, des solutions aux dossiers dont il a été saisi.
Je réitère mon engagement à faire de la vérité, de la justice et de la réconciliation nationale, les pierres
angulaires de notre commune volonté de rassembler tous les fils et filles du Burkina Faso autour et dans
l’oeuvre de construction nationale.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
Je m’étais engagé à doter notre pays d’une nouvelle Constitution, celle qui marquera le passage de la quatrième
République à la cinquième.
En effet, la commission chargée de l’élaboration du projet de constitution m’a remis son rapport au cours du
mois de novembre.
Je voudrais adresser mes félicitations aux membres de cette commission et à son président, qui ont mis
l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toutes autres considérations, pour aboutir à un projet consensuel.
Pour ce qui concerne son adoption, j’entamerai dans les jours à venir, des rencontres de concertation avec
toutes les forces vives de la Nation afin de dégager un consensus fécond sur son mode d’adoption. La
validation de ce nouveau contrat social permettra d’approfondir la démocratie et de garantir notre marche
commune vers le progrès social et la justice pour tous.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
L’année 2018 verra également l’opérationnalisation du Régime d’Assurance-Maladie Universelle dont la mise
en oeuvre graduelle renforcera la prise en charge des questions de santé au profit de nos populations.
A cet effet, je voudrais encourager tous les bénéficiaires à développer les bonnes pratiques afin de pérenniser
ce système de prise en charge collective de la santé de tous et de chacun.
L’année nouvelle connaîtra en outre la mise en place du Haut Conseil du dialogue social, instrument par
excellence de la concertation permanente avec les partenaires sociaux.
Conformément à mon engagement d’impliquer la diaspora dans l’oeuvre de construction nationale, j’annonce
la tenue du premier forum de la diaspora dans le courant du premier semestre 2018.
Ce cadre permettra d’échanger de façon approfondie avec nos compatriotes sur les défis à relever ensemble.
Dans le même sens, le Gouvernement rendra opérationnel le dispositif du vote des Burkinabè de l’étranger.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
Mon engagement pour le changement n’est pas à négocier avec les forces rétrogrades qui tentent de déstabiliser
notre pays. Avec le peuple burkinabè, j’ai la lourde responsabilité de bâtir un Burkina Faso d’opportunités pour
tous.
C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité citoyenne de chacun et de chacune pour la consolidation de la
démocratie et du progrès.
C’est ensemble que nous pourrons relever les nombreux défis qui se posent à nous dans le respect de l’autorité
de l’État et des lois de la République.
C’est pourquoi, je voudrais solennellement inviter les familles burkinabè à s’impliquer davantage pour la
culture et la promotion des valeurs citoyennes.
Je voudrais saluer l’implication du monde paysan et des travailleurs des secteurs publics et privés qui
ont permis à notre économie de renouer avec la croissance malgré une campagne agricole et un contexte
international, particulièrement difficiles.
Peuple du Burkina Faso,
Chers Compatriotes,
En ces périodes de fin d’année, je pense aux malades et aux personnes en difficultés qui attendent ou
poursuivent des soins à domicile ou dans nos formations sanitaires. Je leur souhaite un prompt rétablissement
tout en adressant mes encouragements au corps médical qui se dévoue pour leur apporter les soins adéquats.
Je voudrais exprimer aux autorités coutumières et religieuses qui, sans cesse, portent le Burkina Faso dans
leurs prières, la reconnaissance de la Nation pour toutes leurs initiatives de conservation de nos valeurs
fondamentales et celles en faveur de la paix, et de la cohésion sociale.
J’ai également, en ces périodes de fête, une pensée pour les personnes vivant avec un handicap.
A toutes les composantes de la Nation, aux Burkinabè des villes et des campagnes, à nos compatriotes
de la diaspora, aux travailleurs du secteur public et du privé, aux paysans, aux élèves, aux étudiants, aux
enseignants, aux commerçants, je salue leurs efforts et je leur souhaite une excellente année 2018.
Aux soldats qui sont en mission sur le théâtre des opérations, aux Forces de défense et de sécurité
mobilisées partout pour l’exécution de leurs missions, à tous les volontaires qui réglementent la circulation,
particulièrement en ces derniers jours de l’année, je salue la bravoure et le courage.
Enfin, je salue les membres des communautés étrangères qui nous ont fait l’honneur de s’établir sur la terre
libre et hospitalière du Burkina Faso.
Je leur adresse mes voeux de paix, de santé, de partage, de bonheur et de prospérité pour 2018.
Bonne et heureuse année 2018 à toutes et à tous.
Dieu bénisse le Burkina Faso.