Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur ;
Vaillant Peuple insurgé d’octobre 2014.
La commémoration des journées historiques des 30 et 31 octobre 2014 m’offre l’occasion de saluer la mémoire
de nos martyrs tombés sur le champ d’honneur, il y a deux ans déjà. Elle permet aussi de rappeler les
responsabilités individuelles et collectives qui sont les nôtres, pour tirer les enseignements de ce douloureux
épisode de notre histoire contre laquelle notre vaillant peuple s’est dressé avec bravoure et succès.
C’est pourquoi, j’invite tous les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur, ainsi que tous les amis du Burkina
Faso à avoir une pensée pieuse pour les victimes et les blessés de ces journées glorieuses qui ont permis au
Peuple de reconquérir sa dignité et de donner ses chances au rétablissement et à l’approfondissement de la
démocratie, de l’État le droit et de la justice au profit de tous. Mes encouragements et ma compassion vont
aux familles des victimes et des blessés.
Cette épreuve, qui nous a été imposée par les tenants du pouvoir de l’époque, est un patrimoine commun à
tous les Burkinabè qui doivent se l’approprier pour construire un Burkina Faso plus démocratique et mieux
gouverné.
Je voudrais, en ces journées mémorables, rendre hommage à l’ensemble des forces de progrès, qui ont
contribué à l’avènement d’une ère nouvelle et au renouveau démocratique dans notre pays.
Je tiens à faire une mention spéciale à notre vaillante jeunesse et aux femmes qui n’ont ménagé aucun effort
ni sacrifice pour aller au charbon, afin de rendre le changement possible.
La victoire et l’héroïsme de notre peuple doivent être des raisons d’espérer un lendemain meilleur, pour relever
le défi de la paix, de la bonne gouvernance, de la justice et de la prospérité.
« Je suis conscient de l’importance des attentes et des difficultés que rencontrent les Burkinabè
dans leur ensemble pour faire face à leurs besoins quotidiens ».

Vaillant Peuple du Burkina Faso,
Comme vous le savez, cette commémoration se tient aux lendemains des attaques terroristes perpétrées sur
notre territoire et contre nos Forces de Défense et de Sécurité qui se sont soldées par la mort de plusieurs
de nos compatriotes, militaires et civils, et occasionné de nombreux blessés. Je m’incline respectueusement
devant la mémoire de ces valeureux disparus et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Le Gouvernement s’est d’ores et déjà engagé à prendre les dispositions pour renforcer les capacités
opérationnelles de nos Forces de Défense et de Sécurité déployées sur les frontières comme à l’intérieur de
celles-ci.
C’est le lieu de réaffirmer avec force qu’autant nous devons opposer une lutte implacable contre le terrorisme
sous toutes ses formes, autant nous devons être intraitables à l’égard de tous les auteurs de tentatives de
déstabilisation de la démocratie et de l’État de droit. Je voudrais inviter tous les Burkinabè, à se ressaisir, à
quitter le terrain de la critique facile et des procès d’intention pour qu’ensemble nous prenions en main notre
destin, dans le respect des lois de la République et de l’intérêt national.
Permettez-moi, de saisir cette occasion pour saluer l’Armée nationale et l’ensemble des Forces de Défense
et de Sécurité qui se battent au quotidien avec honneur, dignité et discipline pour défendre les institutions
républicaines, l’intégrité du territoire ainsi que la paix et la quiétude de nos populations dans les villes et
campagnes.
Je voudrais les encourager à relever avec professionnalisme et dévouement, le défi de la sécurité pour tous.
Tout en saluant l’attitude de nos populations qui sont restées dignes devant ces épreuves, je voudrais interpeller
tous les Burkinabè à prêter main forte aux Forces de Défense et de Sécurité, par une franche collaboration afin
de nous permettre de garantir la stabilité de notre pays et de sa démocratie.
Peuple du Burkina Faso,
Burkinabè des villes et des campagnes,
Je suis conscient de l’importance des attentes et des difficultés que rencontrent les Burkinabè dans leur
ensemble pour faire face à leurs besoins quotidiens.
Aujourd’hui tous les secteurs sont prioritaires dans notre pays.
Le sens des réalités et des responsabilités commande de les hiérarchiser, étant entendu que toutes ces
attentes ne peuvent être satisfaites en même temps.
Dois-je rappeler que les préoccupations qui sont celles des Burkinabè sont connues et n’ont pas fondamentalement
changé depuis une trentaine d’années. Il n’est donc pas possible de prétendre, en moins d’un an, leur trouver
des solutions acceptables et durables, sans se donner le temps et les moyens d’y travailler.
Il nous faut apporter des solutions durables aux problèmes structurels que nous vivons et mettre en oeuvre
des réformes en profondeur sur les plans politique, économique, social et culturel.
La mise en oeuvre des mesures d’urgence dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau potable et de
l’emploi, l’adoption du PNDES, l’installation officielle de la Commission constitutionnelle, l’élaboration de la loi
de finances pour le budget de l’État 2017 s’inscrivent toutes dans cette dynamique.
Tous les efforts et les synergies sont en cours pour faire de la Conférence des partenaires du Burkina Faso à
Paris, les 7 et 8 décembre prochain, un succès pour la consolidation des acquis démocratiques et la promotion
du développement.
C’est pourquoi je voudrais lancer un appel solennel à la retenue sur le front social pour donner toutes ses
chances à la concertation, au dialogue et à l’engagement collectif pour remettre le pays au travail et créer les
emplois et les richesses dont nous avons besoin pour garantir la prospérité à tous les habitants du Burkina
Faso. Et cela est possible.
Autant les revendications pour une amélioration des conditions de vie, de travail et d’étude sont légitimes,
autant nous ne devons pas perdre de vue qu’on ne peut partager ce qu’on n’a ni produit, ni créé. Il est
évident que tous les mouvements sociaux et débrayages actuels auront nécessairement des conséquences sur
l’économie nationale.
Les actions illégales, les violences gratuites et les incitations à des initiatives contraires aux lois de la
République et aux libertés publiques ne sont pas tolérables.
Peuple du Burkina Faso,
Burkinabè de l’Intérieur et de l’Extérieur,

L’expérience démocratique burkinabè fait la fierté de notre Peuple et des autres Peuples d’ Afrique et du
monde. Elle mérite certes d’être connue et partagée, mais elle doit surtout être assimilée par tous les acteurs
au Burkina Faso, maintenant et pour toujours.
Je dois rappeler que les mesures pour apporter l’assistance et la prise en charge des pupilles de la Nation et les
blessés de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015 constituent
à cet égard un acte majeur pour inscrire dans les consciences individuelles et collectives la proscription et la
condamnation unanimes des travers que le peuple a dénoncés dans le cadre de la gestion des affaires de l’État.
C’est pourquoi, au nom de la continuité de l’État, les décrets adoptés sous la Transition portant soutien social
aux veuves, aux ayants droits, aux blessés et aux orphelins ont été mis en oeuvre dans leur intégralité.
L’État veillera à l’éducation des enfants laissés par les martyrs de l’insurrection populaire et du Coup d’État
manqué.
Indépendamment de ces mesures prises, il faut se convaincre que la finalité réside dans la justice qu’il faut
rendre aux victimes afin de réconcilier les Burkinabè entre eux et avec leur histoire. C’est pourquoi j’invite la
Justice à dire le droit et à rétablir chacun dans ses droits.
Dans le respect de l’indépendance de la justice, il faut souligner que plus vite toutes les affaires sensibles
pendantes devant elle seront vidées, plus la paix sociale et la réconciliation seront porteuses de stabilité et de
prospérité pour tous.
J’ai déjà indiqué que le retour à l’intégrité va de pair avec la tolérance zéro contre l’impunité au Burkina Faso,
aussi bien pour les actions passées comme pour celles en cours ou à venir.
Et c’est sous le tryptique « Vérité-Justice-Réconciliation » que nous panserons nos plaies et blessures pour
réussir le pardon et la réconciliation nationale véritable à laquelle je suis très attachée.
Sur un autre registre, il me plait de saluer l’initiative des enquêtes parlementaires sur la gestion du foncier
et du secteur minier. Les conclusions de ces travaux serviront de base pour améliorer la gouvernance sur ces
questions sensibles et importantes pour la vie des populations.
Peuple du Burkina,
Chers concitoyens, chères concitoyennes,
Ces activités commémoratives interviennent également à un moment où la rentrée scolaire et universitaire
bat son plein. Je voudrais saluer la communauté éducative nationale, notamment, les partenaires sociaux, les
partenaires techniques et financiers et toutes les personnes et structures mobilisées pour garantir la qualité
de l’éducation au Burkina Faso.
Je souhaite aux élèves et aux étudiants une excellente rentrée scolaire et académique paisible et couronnée
de succès.
Je resterai toujours attentif à toutes les initiatives pouvant contribuer à accompagner leurs efforts et je les
invite à s’impliquer dans la recherche de solutions aux problèmes qu’ils vivent dans la concertation.
L’idéal défendu par les martyrs de l’insurrection populaire est l’instauration d’un véritable État de droit où la
bonne gouvernance et les règles de la démocratie seront respectées par tous, gouvernants comme gouvernés.
Une des leçons de ces journées historiques que nous devons graver dans nos mémoires, nos comportements et
nos actes au quotidien, c’est que nos martyrs sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour défendre l’honneur et
la dignité de notre Peuple. Désormais donc, aucun sacrifice n’est de trop pour préserver les intérêts supérieurs
de la Nation.
Il nous faut retenir que ce sera à la sueur de nos fronts que nous allons construire ensemble le Burkina Faso
de nos rêves.
C’est pourquoi, je voudrais inviter chaque Burkinabè à l’introspection et l’ensemble des composantes de notre
société à porter cet idéal dans leur action, fier de nos traditions de luttes démocratiques et grâce à nos valeurs
de dialogue, d’engagement au travail et de dignité, afin de construire une démocratie viable et apaisée.
J’invite donc chaque Burkinabè à oeuvrer pour la paix, la stabilité et la prospérité de notre chère et commune
Patrie.
Que nos martyrs reposent en paix
Et Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Je vous remercie.