Discours de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso
à l’occasion de la sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme – Lyon, le 9 Octobre 2019.

Distingués Chefs d’Etat et de Gouvernement
Honorables Invités
Mesdames et Messieurs

Le Burkina Faso salue la tenue de la présente conférence pour la reconstitution des ressources du fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, et se félicite de l’engagement de la France et des autres partenaires.

Même si les résultats obtenus sont appréciables, seule une collaboration intensive et participative au plan régional et mondial, intégrant les Gouvernements, la Société civile, les communautés touchées, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé, pourra en venir à bout, et conduire à la couverture sanitaire universelle.

Le fléau que constituent ces maladies pèse énormément sur nos populations en terme de charge de morbidité et mortalité, et leurs conséquences au plan socioéconomique, désastreuses.

C’est pourquoi, elles sont placées au rang de problème prioritaire de santé publique, et les programmes chargés d’organiser une lutte contre ces maladies, créés et dotés de moyens de leur action.

Mesdames et Messieurs

En inscrivant notre vision et action dans celle des Objectifs de Développement durable (ODD) et en décidant d’investir chaque année dans une campagne de chimio-prévention contre le paludisme saisonnier, nous avons pu réduire de plus de 50% le nombre de cas dans les communautés touchées.

En partenariat avec la Banque Mondiale, l’UNICEF, l’UNFPA et le Fonds mondial, nous œuvrons, nous aussi, à l’intégration de la santé maternelle et infantile, et de la santé sexuelle et reproductive des adolescentes et des adolescents, dans les programmes de lutte contre le Sida.

C’est ainsi que nous avons mis en place l’option B+, une initiative visant à fournir des antirétroviraux à toutes les femmes enceintes séropositives, afin d’empêcher la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Près de 18 000 agents de santé communautaire ont été engagés et formés, dans l’objectif de réduire les inégalités d’accès aux services de santé de base, en étroite collaboration avec les centres de santé primaire, et 236 organisations communautaires. Ils assurent la prise en charge complète et intégrée des cas, au niveau communautaire, dans 30% des districts difficiles à atteindre, et leurs rapports sont compilés et intégrés dans le système d’information de santé du district.

C’est le lieu pour moi, au nom des pays bénéficiaires du fonds mondial, de témoigner toute notre reconnaissance aux donateurs, et notre satisfaction pour leur appui constant et soutenu en faveur d’un meilleur état de santé de nos populations.

En dépit des progrès accomplis, d’énormes défis restent à relever. Si nous voulons atteindre le troisième Objectif de Développement durable, nous devons agir ensemble, accélérer l’innovation, coordonner nos actions et assurer une efficacité maximale dans la mise en œuvre des programmes de santé.

Pour ce faire, nous avons besoin de modèles de diagnostic, de prévention, de prise en charge et de prestation de services innovants, pour contrer la menace liée à la résistance, et étendre la portée de nos initiatives aux plus pauvres et aux plus marginalisés.

Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

La présente conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial intervient à un moment crucial où, à travers les ODD, la Communauté internationale s’est engagée à éliminer le VIH, la tuberculose et le paludisme avant 2030.

Pourtant, force est de constater que de nouvelles menaces ont ralenti les progrès et permis à ces maladies de regagner du terrain. Il s’agit de la résistance aux insecticides et aux médicaments, des obstacles liés aux inégalités de genre et aux droits humains qui entravent l’accès aux services de santé. Il s’agit aussi de l’insuffisance de financement. A ces défis non-exhaustifs, s’ajoutent le défi de la sécurité auquel plusieurs pays, dont le mien, sont confrontés depuis quelque années.

Honorables invités
Mesdames et Messieurs

A onze années seulement de l’échéance des ODD, nous devons plus que jamais tenir tous nos engagements, accélérer le mouvement pour permettre à nos pays et aux partenaires de renforcer la dynamique vers l’élimination de ces maladies.

C’est en cela qu’il faut saluer l’initiative du Fonds mondial et des partenaires techniques, visant à mobiliser au moins 14 milliards de dollars US, pour financer les programmes de lutte contre les trois maladies, et contribuer à construire des systèmes de santé plus solides et plus résilients.

Toutefois, nous ne perdons pas de vue notre responsabilité première, dans la mobilisation des ressources nationales pour sécuriser les besoins essentiels de nos programmes, notamment l’approvisionnement en produits de santé. C’est ainsi que malgré la situation sécuritaire difficile que traverse mon pays, environ 13% du budget national sont alloués au secteur de la santé.

Mesdames et Messieurs

Cette 6ème conférence est une chance, à la condition que des efforts supplémentaires soient consentis par tous, en vue de relever le défi de l’élimination des trois maladies d’ici 2030.
Aussi, au nom de nos populations, voudrais-je inviter tous les acteurs à poursuivre, voire accroître leur contribution, pour un monde libéré de ces fléaux.

Plein succès à nos travaux !
Je vous remercie.